ChRonique...

A l’heure où le sommeil n’a pas encore quitté les habitants de ma demeure, je m’éveille soudain. Une brise légère provenant d’une fenêtre entrouverte rapporte les bruits de la vie qui reprend ses droits comme chaque matin, je ne suis pas seule à m’extirper de mon repos nocturne. Il faut que je me déterre de ma cache, difficile de rassembler mes esprits dans cet endroit encore inconnu. J’étire mes muscles engourdis un à un, et songe à me faire une toilette rapide. Je suis à l’affût de tout bruit, de tout mouvement et songe que si je veux parvenir à mes fins, je me dois d’être la plus discrète possible. Facile… Tous les autres sont encore profondément endormis et profitent des dernières minutes de ce repos réparateur. Ils doivent affronter comme chaque jour une journée dure de labeur.

Je me ferai discrète ! J’ai repéré ma proie, elle m’attend… Inexorable… Elle sait… Elle s’est entourée de gardes du corps pour la protéger de toute agression. Il y en a deux… Le premier, sera facile à surprendre et à neutraliser, quant au second, je n’ai pas encore réfléchi à la manière dont je vais m’y prendre. J’agirai au moment venu et prendrai ma décision selon ses défenses et ses réactions à mes attaques. Je suis prête. Je descends chaque marche en veillant à ne faire aucun bruit et avance à pattes de velours… Un papillon de nuit virevolte… Un signe, l’entraînement a commencé. Je rassemble mes muscles, prépare mon attaque… surtout ne pas l’effrayer… je bondis… je l’ai… mes pattes l’enserrent et je croque… Hmmmm… Quel délice… Un peu gluant, mais apetissant ! Une mise en bouche… Je reprends ma chasse, il est temps…

Je me dirige vers ma proie qui ne soupçonne encore rien de mes desseins. J’avance doucement, surtout ne faire aucun bruit… ne pas l’avertir du drame qui se joue… Je la vois, devant moi, aveugle de naissance, elle ne peut me voir. C’est un atout dont je vais me servir… et je bondis encore. D’un coup de patte, je l’amène au centre de la pièce. Il lui sera maintenant impossible de m’échapper. Je vais m’occuper du premier protecteur qui ne résiste pas à mes griffes acérées. Il est totalement lacéré. Il n’aura pas tenu longtemps devant ma détermination… Le second se fait plus rebelle. J’ai beau le mordre, le griffer, le projeter contre les murs et autres objets, rien n’y fait… Il tient bon le bougre… Je me calme, et songe à une nouvelle stratégie… Mais avant, je tente un nouvel assaut ! Je décuple mes forces et le projette une nouvelle fois, mes efforts sont vains.

Je vais devoir modifier ma tactique… Je me dirige vers une autre pièce dans laquelle les occupants dorment encore profondément, mais ils restent mon seul espoir pour m’aider à vaincre ma proie… Et je crie, j’hurle toute ma détresse, tout mon échec… L’une d’elle commence à bouger… Enfin, Elle a compris… Il est plus que temps qu’Elle s’occupe de moi, j’ai daigné respecter leur silence mais maintenant, il faut qu’Elle m’aide… Elle : « Bonjour Chachat… mmmmrraaaooouuu »… Pfff… Elle se croit maligne à vouloir parler mon langage… Peut-Elle comprendre ? Elle : « Je me lève, allez viens, suis moi »… enfin, Elle a compris, Elle se dirige vers la proie… Pourra t-Elle m’aider ? En pénétrant, dans la pièce, Elle me regarde comme amusée et tente de me caresser… Je ne me laisserai pas faire tant qu’Elle ne m’aura pas aidé. Elle s’occupe du premier protecteur qu’Elle tient à bout de bras. Mais que veut-Elle en faire ? Elle l’observe… Elle « Dis donc Chachat… Il t’avait fait quoi ce sac plastique ? Hein ? » Puis, enfin, Elle voit la proie au centre de la pièce qui agonisante n’a toujours pas bougé… Elle la ramasse et d’un geste assuré, parvient à se défaire du second protecteur. J’avais gagné ! Enfin ! La seconde stratégie était la plus efficace, peut-être y songerais-je une prochaine fois… Elle déposa dans ma gamelle quelques croquettes méritées… et referma avec la même assurance la boite qui les contenait…

J’avais vaincu !

Chatchat